Recherche à 360°
Le facteur neurotrophique dérivé du cerveau protège du déclin des fonctions cognitives et exécutive
Des taux sériques de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) plus élevés sont associés à un risque réduit de 90 % de déclin de la fonction cognitive (p = 0,013), chez des personnes âgées. Le risque de déclin de la fonction exécutive (processus cognitifs de haut niveau permettant d’adapter le traitement de l’information) est réduit de 73 % (p < 0,001). Les évaluations ont été faites à l’aide de l’échelle MOCA (Montreal Cognitive Assessment). C’est ce que montrent Yoshinori Fujiwara et ses collègues, de l’équipe de recherche en participation sociale et santé communautaire de l’Institut métropolitain de gérontologie de Tokyo (Japon), dans une étude d’observation portant sur personnes âgées de 65 à 84 ans, sans troubles cognitifs à l’inclusion, et suivies pendant 2 ans. Le facteur neurotrophique dérivé du cerveau est un facteur de croissance que l’on trouve notamment dans le cerveau, le système nerveux périphérique et les muscles. Plusieurs études ont montré que l’exercice physique aérobie améliore la fonction exécutive, cet effet pouvant être influencé par une augmentation du taux sanguin de facteur neurotrophique dérivé du cerveau. D’autres recherches sont nécessaires pour établir si ce facteur peut devenir un biomarqueur précoce du déclin cognitif. Son dosage dans le sang pourrait alors être utilisé dans les initiatives de promotion de la santé utilisant l’exercice physique pour prévenir le déclin cognitif.
Fujiwara Y, Ihara K, Hachisu M, Suzuki H, Kawai H, Sakurai R, et al. Higher Serum Brain-Derived Neurotrophic Factor Levels Are Associated With a Lower Risk of Cognitive Decline: A 2-Year Follow Up Study in Community-Dwelling Older Adults. Front Behav Neurosci 2021 ; 15 : 641608.
Les circuits cérébraux activés dans la prise de décision à risque des personnes âgées diffèrent de ceux des personnes jeunes
La prise de décision est un phénomène cognitif complexe couramment utilisé dans la vie quotidienne. Les circuits cérébraux activés dans la prise de décision à risque sont associés à la fois à la régulation des émotions (insula, gyrus frontal inférieur et cortex orbitofrontal) et à la fonction exécutive pour la décision d’agir (putamen et cortex préfrontal dorsolatéral). C’est ce que montre une méta-analyse de 5 études de neuro-imagerie fonctionnelle, portant sur 98 personnes sans troubles cognitifs, âgées en moyenne de 69,5 ans, réalisée par Thomas Tannou, doctorant au laboratoire de recherches intégratives en neurosciences et psychologie cognitive à l’Université Bourgogne Franche Comté. Les circuits cérébraux concernés se situent majoritairement dans l’hémisphère droit chez les personnes âgées, contrairement ce qui est observé chez les adultes jeunes. Comment expliquer cette différence ? Au cours du vieillissement, le cerveau peut compenser la perte de certains réseaux de neurones par l’activation d’autres réseaux. Par ailleurs, la prise de décision fait référence à un processus qui comprend plusieurs étapes, de l’analyse d’un problème à l’action pour le résoudre. C’est un processus dynamique qui implique un équilibre entre la prise de risques, la préservation de l’autonomie et la sécurité. Grâce à l’expérience accumulée, les personnes âgées ont également la capacité d’utiliser un éventail d’expériences pour soutenir leur prise de décision, et donc faire appel à des circuits neuronaux différents de ceux des personnes plus jeunes. Thomas Tannou est lauréat d’une bourse doctorale de la Fondation Médéric Alzheimer pour son travail de recherche en neurosciences intitulé « exploration de la capacité de prise de décision d’entrée en institution des patients âgés présentant des troubles neurocognitifs de type maladie d’Alzheimer », sous la direction du Pr Régis Aubry.
Tannou T, Magnin E, Comte A, Aubry R, Joubert S. Neural activation in risky decision-making tasks in Healthy Older Adults: A Meta-Analysis of FMRI Data. Brain Sciences 2021 ; 11 : 1043.
5,8 ans : la survie médiane après un diagnostic de maladie d’Alzheimer
La survie est plus courte, d’environ 1 an, après le diagnostic d’une maladie apparentée. Le risque de mortalité prématurée le plus élevé est observé pour la maladie à corps de Lewy (risque multiplié par 17,9). C’est ce que montrent Chih-Sung Liang et ses collègues, du département de psychiatrie du centre médical national de la Défense à Taipei (Taiwan), dans une méta-analyse de 78 études incluant 63 125 personnes malades et 152 353 témoins.
Dumurgier J, Sabia S. Life Expectancy in Dementia Subtypes: Exploring a Leading Cause of Mortality. Lancet Healthy Longev 20 juillet 2021.
Liang CS,Li DJ, Yang FC, Tseng PT, Carvalho AF, Stubbs B. Mortality rates in Alzheimer’s disease and non-Alzheimer’s dementias: a systematic review and meta-analysis. Lancet Healthy Longev, 20 juillet 2021.