Le système de santé ne saurait imposer aux soignants d’être régulièrement humiliés et mis en concurrence. Ils ont mieux à faire que d’être sur le qui-vive et subir ce doute sournois et perpétuel posé sur l’utilité du temps qu’ils passent avec les malades, en particulier quand aucun acte mesurable ne peut être reconnu, consigné et tarifé pour ce temps de soin pourtant essentiel. Il n’est pas concevable non plus que le système de santé soit redouté par les malades qui, de plus en plus souvent, cherchent ailleurs, et à grand risque, l’attention qu’ils ne trouvent plus dans un univers consacré à la rentabilité.
Il est plus facile de convertir aux normes gestionnaires ceux qui ne voient jamais les malades ; c’est sans doute pourquoi les réformes menées, ici comme en métropole, éloignent systématiquement les centres de décisions de ceux qui s’en occupent. Il s’ensuit un centralisme bureaucratique d’autant plus pesant que…