Acteurs
Les Personnes malades
Entrée non consentie en établissement
Quitter son domicile pour une institution est une décision difficile à prendre, en particulier pour celui qui en a le plus besoin, rappellent le Pr Robert Moulias et Bernard Poch, du conseil scientifique de la Fédération 3977 contre la maltraitance. L’absence de consentement, voire d’information, s’accompagne d’une augmentation forte de la morbidité et de la mortalité dans les premiers mois. Les facteurs influençant la décision varient selon le lieu, domicile ou hôpital. Cette décision ne peut jamais être prise dans des conditions d’urgence. Plusieurs personnes interviennent dans cette décision : la personne dépendante concernée, l’aidant principal (conjoint, fille ou autres enfants, souvent pas d’accord entre eux), la personne de confiance, les professionnels de l’aide, qui connaissent ses aptitudes au quotidien, les soignants qui connaissent la densité des soins nécessaires, le médecin responsable du suivi des soins et qui connaît l’évolution prévisible et l’assistante sociale. Le choix de l’établissement en fonction de son coût, de son adaptation aux besoins de la personne et de son accessibilité pour le conjoint (qui souvent ne conduit pas ou plus) et les enfants, constitue une autre difficulté. Décider d’une entrée en institution n’est pas une simple décision sociale à signer sur un coin de lit. Le refus ou l’impossibilité d’un vrai consentement continue à poser des difficiles questions éthiques et pratiques. Cette décision complexe devrait légitimement se voir entourée de garanties : prise de décision collégiale, évaluation gérontologique globale, essais de retours à domicile contrôlés, entrées à l’essai ou de répit.
Moulias R, Poch B. Le syndrome d’« entrée en institution non consentie ». Neurol Psychiatr Gériatr 2017 ; 17 : 382-8.
Les Professionnels
Arrêt de la conduite automobile : comment le communiquer aux personnes malades et à la famille ?
Au Canada, les médecins sont légalement responsables de déclarer les personnes qu’ils jugent en incapacité de conduire à l’administration des Transports, et doivent ensuite informer leurs patients de cette décision. Cette discussion est truffée d’embûches : les médecins veulent maintenir une relation solide avec leurs patients ; les patients n’ont souvent pas conscience de leurs pertes cognitives et ont une réaction émotionnelle très forte à l’idée de perdre le privilège de pouvoir conduire. L’échange d’informations est donc étouffé. Anna Byszewski, de la division de gériatrie à l’hôpital d’Ottawa (Canada) et ses collègues, ont développé un module multimédia présentant deux vidéos d’une discussion fictive simulant cette annonce. Les vidéos sont disponibles en français et en anglais.
Byszewski A, Power B, Lee L, Rhee GG, Parson B, Molnar F. Driving and Dementia: Workshop Module on Communicating Cessation to Drive. Can Geriatr J 2017 ; 20 : 241-5.
Cameron DH, Zucchero Sarracini C, Rozmovits L, Naglie G, Herrmann N, Molnar F, et al. Development of a decision-making tool for reporting drivers with mild dementia and mild cognitive impairment to transportation administrators. Int Psychogeriatr 2017 ; 29 : 1551-63.
Partage d’informations : quel cadre juridique ? (1)
Les Actualités sociales hebdomadaires publient un numéro juridique sur l’échange et le partage des informations entre professionnels de santé (médecins, infirmiers, aides-soignants, masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens…) et les non professionnels de santé (assistants de service social, psychologues, aides médico-psychologiques, assistants familiaux, mandataires judiciaires à la protection des majeurs). Pour être conforme aux conditions réglementaires (article R. 1110-2 du code de la santé publique introduit par un décret en Conseil d’État), le partage ou l’échange d’informations doit porter sur les informations strictement nécessaires à la coordination ou à la continuité des soins, de la prévention ou du suivi médico-social ou social de la personne, dans le respect du périmètre des missions de chacun. Actualités sociales hebdomadaires.
Numéro juridique, 22 décembre 2017.