Recherche sur la maladie d’Alzheimer
Prévention
Croyance dans le vieillissement positif : un facteur protecteur
L’un des facteurs de risque les plus importants pour la survenue de la démence est la présence d’un variant du gène APOEå4, qui code pour un transporteur du cholestérol. Cependant, la moitié des personnes porteuses de cette mutation génétique ne développeront jamais une démence. La nature n’explique donc pas tout. Et la culture ? Becca Lewy et ses collègues, du département de sciences sociales et comportementales de l’École de santé publique de Yale (New Haven, États-Unis), ont observé les croyances dans le vieillissement positif, acquis par la culture, dans une cohorte de 4 765 personnes âgées de 60 ans et plus, sans troubles cognitifs à l’inclusion et suivies pendant quatre ans. Comme les sociologues le pressentaient, les personnes ayant une attitude positive vis-à-vis de l’âge ont un risque réduit de 49,8 % de développer une démence par rapport à celles ayant une opinion négative. Les croyances sont modifiables. Une attitude positive par rapport au vieillissement réduit le stress et peut agir comme un facteur protecteur, même chez les personnes âgées à haut risque de développer une démence.
Levy BR, Slade MD, Pietrzak RH, Ferrucci L. Positive age beliefs protect against dementia even among elders with high-risk gene. PLoS One 2018 ; 13 : e0191004.
Le rapport du Haut Conseil de la Santé Publique : facteurs de risque, facteurs de protection
Les facteurs de risque augmentant la probabilité de survenue de la démence sont : la présence de facteurs de risque cardiovasculaires aux « âges médians de vie » (40-60 ans) : hypertension artérielle, diabète, et, avec un plus faible niveau de preuve, le tabac, l’hypercholestérolémie, l’obésité ou l’athérosclérose ; la consommation de benzodiazépines, de médicaments à visée anticholinergique chez les personnes âgées (à partir de 65 ans) ; et de manière moins étayée ou plus controversée : la dépression, les troubles auditifs, l’hypovitaminose D, la vie dans un quartier défavorisé ou l’appartenance à un groupe socialement vulnérable. Les facteurs protecteurs (réduction du risque de survenue d’une démence) classés du plus au moins étayé, sont : un niveau d’éducation plus élevé permettant une réserve cognitive plus importante, et probablement une meilleure connaissance du système de santé et un meilleur accès aux soins ; le régime dit méditerranéen, les aliments riches en acides gras poly-insaturés omega-3 ; l’activité physique ; les activités sociales et de loisirs. L’absence de traitement curatif actuel de ces maladies rend prioritaire des actions de prévention d’autant plus que les études épidémiologiques observationnelles ont mis en évidence des facteurs modifiables associés au déclin cognitif et au risque de survenue de démence, quel que soit son cadre étiologique (maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées). La nature causale de ces associations n’est pas démontrée. De nombreux biais sont possibles dans toutes ces études observationnelles. Il reste encore de nombreuses interrogations, en particulier concernant la temporalité des associations (fenêtre pour la prévention), les mécanismes impliqués, les interactions entre les facteurs et la place des biomarqueurs. Haut Conseil de la santé publique. Prévention de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.
Décembre 2017. www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspr20171222_prvedelamaladalzhetdesmalaappa.pdf.
Faits et chiffres
1,5 % du PIB [produit intérieur brut, indicateur économique de la richesse produite par le pays] : c’est le poids de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, selon le Haut Conseil de santé publique. Pour rappel, le PIB de la France en 2017 s’élevait à 2 570 milliards d’euros environ. Haut Conseil de la santé publique. Prévention de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.
Décembre 2017. www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspr20171222_prvedelamaladalzhetdesmalaappa.pdf. 220